Collections musicales
Missels médiévaux, traités de théorie musicale de la Renaissance, partitions manuscrites et imprimées, les collections musicales de Rosalis, riches et diverses, ont pour pivot la musique lyrique française, de Lully aux compositeurs de l'Opéra-comique, et le corpus des musiques composées à Toulouse et sa grande région.
L'Histoire du fonds
Homme de lettres éclairé, librettiste et magistrat, Jean-Jacques Lefranc de Pompignan (1709-1784) aimait les livres mais aussi – ce qui est plus rare – les partitions musicales. Il fut le possesseur d’une des plus belles bibliothèques de France dans laquelle, parmi les 26000 volumes, se comptaient quelques 1500 partitions musicales. Héritière de ce fonds, augmenté des apports successifs de dons et legs (Émile Belloc en 1914, Mgr Ollier en 1958, Xavier Darasse en 1977…), la Bibliothèque de Toulouse a complété ces collections exceptionnelles par d’importantes acquisitions, dont la bibliothèque privée du compositeur Déodat de Séverac.
La Musique lyrique et le répertoire scénique
L’Opéra français des 17e et 18e est abondamment représenté avec, en partitions d’époque, les tragédies lyriques et ballets de Lully (dont des manuscrits de Philidor, bibliothécaire de Louis XIV) ; les opéras de Campra, Rameau et Mondonville ou les œuvres des grandes figures de l’Opéra-comique : Philidor, Grétry, Dalayrac…
Toujours dans ce registre de la musique vocale profane, et à côté des cantates françaises de Clérambault, Morin ou Stuck, nous trouvons les recueils Ballard du XVIIIe siècle, qui rassemblaient les formes vocales légères alors en vogue, ou le répertoire plus délicat des chansons, lieder et romances.
La musique sacrée
On relèvera le manuscrit remarquable d’une messe polyphonique du XIVe, dite Messe de Toulouse, l’une des premières du genre ; diverses éditions rares du 16e siècle (notamment vénitiennes) regroupant des sélections de motets de l’école franco-flamande ; la Messe Agatange en plain-chant néo-gallican du 17e ; des ouvrages publiés dans la région pendant le dernier tiers du XVIIe siècle (notamment des noëls en gascon) ; une Leçon du Jeudi saint anonyme du 18e et trois Grands Magnificats de B.-A. Dupuy en manuscrits autographes.
La Musique instrumentale
Sous toutes ces formes, pour instrument seul, en formation de chambre ou orchestrale, l’essentiel de la palette des instruments y est exprimée : le clavecin, le piano, l’orgue, le violon, le violoncelle, la guitare… mais aussi ces instruments particulièrement emblématiques d’une époque, le pianoforte (Dussek, Clementi, Steibelt…), la basse de viole (Marais, Caix d’Hervelois, Schenk…), la musette (de Boismortier, Chédeville). Nous remarquerons enfin la présence d'un passionnant manuscrit de sonates pour violon désaccordé (Biber, Corelli, Senaillé…) qui est une anthologie unique en France.
Les collections régionales
Il n’y a pas une griffe locale en matière d’écriture musicale mais s’exprime plutôt, à Toulouse comme ailleurs, une forme de l’esthétique nationale du moment. Soulignons seulement l’usage de l’occitan dans des compositions de musique vocale, comme dans cet Éloge du Cabaret, une cantate bouffonne anonyme du 18e.
Nous avons déjà cité la personnalité de Dupuy, maître de musique à Saint-Sernin de Toulouse. Il faut encore évoquer celles de deux maîtres de chapelle de la cathédrale Saint-Etienne, Mathieu Lanes, avec des œuvres manuscrites pour orgue, et Charles Levens avec une Cantate à grand chœur pour l’établissement d’une Académie de musique à Toulouse. Plus proche de nous, nous trouvons Gabriel Fauré, Gaston Salvayre ou Déodat de Séverac, compositeurs dont la Bibliothèque de Toulouse conserve des manuscrits autographes.