Livres pour la jeunesse
Constitué à partir des collections de la bibliothèque de l'Heure joyeuse des années 1940 à Toulouse, le Patrimoine jeunesse propose un panorama de livres pour enfants connus ou moins connus du 18e siècle à nos jours : abécédaires, histoires de bêtes, livres de coloriages, romans d’aventures (extra)ordinaires, contes et fables sont quelques uns des thèmes forts de la collection.
Histoire de la collection
À l’origine de la collection patrimoniale de livres pour la jeunesse, une femme : Suzanne Dobelmann. C’est elle qui fonde à Toulouse la bibliothèque de l’Heure joyeuse, sur le modèle de celle de Paris, et qui en élabore le premier catalogue. Ouvert en pleine guerre, l’établissement connaît un fort succès auprès des toulousains et des réfugiés. Cette bibliothèque novatrice pour l’époque pose les fondements du patrimoine de littérature jeunesse. Depuis les années 1990, la collection témoigne d’une histoire en devenir, par la conservation des œuvres du passé mais aussi d’ouvrages contemporains et de livres d’artistes, afin de constituer le patrimoine de demain.
ABÉCÉDAIRES
Premier genre à destination des enfants, l’abécédaire leur permet d’entrer dans le monde des lettres. Ouvrage généralement peu illustré avant le 18e siècle, accompagnant l’enfant du plus jeune âge jusqu’à la maîtrise de la lecture avant la structuration de l’enseignement scolaire au 19e, il reste aujourd’hui encore un genre à la symbolique forte. Aux 19e et 20e siècle, grâce à l’image, l’abécédaire permet de transmettre des connaissances, de parfois véhiculer des valeurs sociales, culturelles... et ne cesse de se renouveler grâce aux potentialités créatives offertes par la lettre.
HISTOIRES DE BÊTES
Dès le 17e siècle les bestiaires attestent de l’omniprésence des animaux dans les ouvrages destinés aux plus jeunes. Après la publication de l’Histoire naturelle de Buffon au 18e siècle et dans le contexte de production de livres pédagogiques au 19e, la tendance est à l’affirmation de l’anthropomorphisme qui humanise l’animal pour donner plus d’universalité aux histoires racontées dans les albums illustrés. Au début du 20e, Benjamin Rabier obtient, grâce au succès de Gédéon, la réputation d’un des plus grands dessinateurs animaliers européens. Les animaux, classifiés dans les imagiers, utilisés dans les abécédaires parce que connus et bien reconnus par les enfants, s’affichent de manière récurrente dans tous les genres de la littérature Jeunesse.
COLORIAGES
Longtemps ignorés du champ de la conservation, les livres de coloriages sont aujourd’hui intégrés aux collections patrimoniales. Ouvrages largement manipulés, parfois rares du fait de leur usage, ils nous renseignent sur les activités culturelles des enfants. Ils appartiennent à ce corpus de livres à jouer et à manipuler développant les pratiques artistiques des plus jeunes. Les livres de coloriages ont été l’objet d’expérimentations d’artistes, tel André Hellé, d’éditeurs populaires comme Capendu, ou novateurs comme Le père Castor, pour qui l’activité manuelle est un ferment fort des apprentissages et du développement de l’imaginaire des enfants.
AVENTURES (EXTRA)ORDINAIRES
Les romans d’aventures connaissent au 19e un succès conséquent, particulièrement en France et en Angleterre. Ces récits mêlent découvertes des territoires du monde, et mises en situation d’innovations techniques comme dans les romans de Jules Verne. Ils mettent en scène différents types de héros : enfants, scientifiques, ou encore cette figure incontournable du Robinson, créée par Stevenson en 1719 et déclinée à l’envi au fil du 19e siècle. Qu’ils soient d’anticipation ou qu’ils relatent les aléas des voyages des héros, ces romans du 19e et début 20e dépeignent une société en quête de dépaysement, d’exotisme et de nouveauté.
CONTES ET FABLES
Les contes et les fables, récits courts imaginaires pour le premier, à moralité pour le second, sont des genres issus de la littérature populaire. Ils n’étaient initialement pas destinés aux enfants, mais la publication au 17e s. des Fables de la Fontaine et des Contes de Perrault notamment, va progressivement élargir leur lectorat. Les contes et les fables deviennent de véritables classiques de littérature jeunesse. Ils font l’objet de variations, d’adaptations, de créations, démontrant le terreau fertile offert par les deux genres aux auteurs et illustrateurs au fil des 19e et 20e siècle.